Le soir venu une belle ambiance, était là. Il faisait chaud, le ciel était parfait. Lorsque vous êtes placés dans les "stalls", le dress code est strict : tenue de soirée/cocktail. Bref, ici on tient à ce que l'on s'habille bien pour venir à l'opéra.
La représentation a commencé à l'heure. Ce soir là, les magiciens étaient les suivant :
DIRECTION MUSICALE
Andrea Battistoni
MISE EN SCÈNE, SCÉNOGRAPHE
Franco Zeffirelli
COSTUMES
Emi Wada
CHORÉOGRAPHIE
Maria Grazia Garofoli
LUMIÈRE
Paolo Mazzon
Carlo Ventre |
Et c'était un peu dur pour les oreilles, en effet, du 15ème rang bien en face, ce qui correspond à la première moitié proche de la scène, le volume était insuffisant, et la musique ne nous pénétrait pas. Cela tend à transformer l'opéra en spectacle musical et théâtral. Je pense que la musique doit être appréciée à un certain volume minimal pour faire vibrer notre être, c'est sensoriel et physiologique.
Amarilli Nizza |
Liù, Amarilli Nizza, la milanaise,qu'on aurait eu beaucoup de mal à imaginer en pure et dévouée Liù, mais qui a tenu le rôle avec perfection, et surtout, avec une grande finesse. Son son a percé les coeurs. Voilà une femme qui prouve qu'elle sait endosser un personnage à l'opposé.
Giovanna Casolla |
Ce qui m'a marqué dans la mise en scène, c'est le manque d'émotion, de geste, d'amour.
Le choeur très nombreux est chorégraphié dans le moindre détail et rend une masse fabuleuse, mais les personnages principaux... sont raides, font des gestes de bras... Le fameux baiser était affreux. Comme si les artistes étaient coincés devant un pupitre plus ou moins mouvant, ils ne vivaient clairement pas leur personnage. Ces personnages étaient sans personnalité.
Le tant attendu "Nessun Dorma" a été interprété avec brio par Carlo Ventre. Si bien, que les applaudissements n'ont même pas laissé l'orchestre finir le morceau, ce que je trouve très irrespectueux pour ces magiciens cachés dans la fosse.
Et là... "BIS !! BIS !! BIS!!", le public en voulait encore. Est-ce l'effet post-Alagna? Le fait de faire toutes les notes de Nessun Dorma est-il un exploit à présent? Je crois que oui. Moi il m'en aurait fallu plus, plus de tripes, plus de vibrant, j'aurais voulu que Carlos Ventre soit Le Calaf avec tout ce que ça implique.
Ils ont rejoué l'air. Et j'ai vu que les gestes de M. Ventre étaient exactement les mêmes. Pas de place à l'instinct.
Les décors et la dynamique générale auront été spectaculaire. Ca oui. Les costumes également. Une perfection. Bravo.
L'artiste la plus acclamée ce soir aura été Amarilli Nizza pour sa Liù. Comme quoi ce n'est pas forcément le rôle le plus long, le plus difficile et le plus présent sur scène qui peut marquer les coeurs, mais celui interprété avec le plus de sensibilité et de finesse. La voix de Nizza était comme un fil d'argent perçant la nuit au dessus des envolées de violons.
La soirée a été magique, et l'envie de revenir est là. Mais dans les tous premiers rangs, c'est sûr!