vendredi 19 avril 2013

Le navet de la sensualité sur scène ou le sexe dans le caniveau

Comment rendre l'Incoronazione di Poppeo de Monterverdi moins chiante à un public de bétail?

C'est la question qu'a dû se poser le metteur en scène (dont je ne retrouve pas le nom), et comme beaucoup qui ont voulu être fier d'être audacieux, il a décidé de coller les tourtereaux, en petite tenue, se tripotant, le feu au slip, parce que pour lui, l'amour, le désir, le sexe, ce n'est sans doute "que" ça.



C'est comme les séries historiques actuelles qui ont conquis tant de public en collant du sein et de la fesse toutes les 12 minutes (sinon, le nombre de visionnage baisse).

"Il faudrait que le public s'enlève le balai qu'il a dans le ***" avait dit Nathalie Dessay dans une interview... Je ne vois pas le rapport, on peut être tout sauf coincé et ne pas accepter de voir l'opéra se faire salir par des esprits vulgaires.

Du sexe sur scène pourquoi pas? Mais à la hauteur de la grandeur de l'opéra dans ce cas.
Le but de l'opéra étant d'élever une âme avec la musique et non pas de ramener sur scène les "glauquitudes" de la vie banale.

Le magnifique Pur ti miro... Le metteur en scène n'a pas pu s'empêcher... Il doit jubiler de faire s'embrasser deux femmes sur scène, il en rajoute constamment, cela doit représenter pour lui le summum de la modernité, de la sensualité, et un brin provoc... OK il y a 30 ans...



Bref, quelle tristesse. Parce que tomber dans une banalité pareille pour exprimer un amour et une beauté sans nom, c'est vraiment se rabaisser. Donner du grain aux poules.

Il faut sublimer la musique, les sentiments qui s'en dégagent, et pour cela, un minimum de retrait est souvent nécessaire.

Trouver des vrais artistes exceptionnels qui vous font vibrer de sensualité sans avoir besoin de se montrer? C'est devenu trop dur d'en trouver?

Je vous propose Jon Vickers et Gwyneth Jones, un très mauvais enregistrement de la première à Paris en 1978.... Je vais tout faire pour cependant.

Bonne écoute !