mercredi 25 octobre 2017

Pourquoi je ne donnerai pas à Opera Musica



Aujourd'hui, en parcourant mon compte Facebook, je tombe sur un message concernant Opera Musica :

"Je suis très déçue de voir qu'Opéra Musica fait disparaitre les commentaires où je soulève des questions de type : pourquoi une entreprise à but lucratif se comporte en association culturelle philanthrope pour demander à ses utilisateurs de les sauver d'un échec entrepreneurial ? Si le site est gratuit, c'est parce que NOUS sommes de la data qui a pour but de rapporter à Opera Musica, je trouve donc cet étalage de sentiments vraiment ridicule et déplacé. De plus, si les chiffres donnés pour dire ce que coûte ce projet par mois sont vrais, c'est clairement un projet non viable. Je pense qu'il est nécessaire de voir les choses en face et de cesser de manipuler les gens. Merci."

Je dois dire que cela a fait lumière. Oui j'ai un compte Opera Musica et oui depuis quelques semaines, je reçois quasi quotidiennement des e-mails pour faire une donation, et cela a fini par m'agacer car le ton est de plus en plus désagréable et culpabilisant, de type si Opera Musica n'existe plus ce sera votre faute, et il ne faudra pas se plaindre.... Vous laissez la musique classique mourir....

Je ne me rendais alors pas vraiment compte que Opera Musica est bel et bien une entreprise comme une autre, et pourtant la carte association est beaucoup jouée. Pourtant, dans les mentions légales :

OPERA MUSICA, simplified Unipersonnelle joint stock company with capital of 30 000 €


C'est bel et bien une entreprise qui a été créée pour faire de l'argent. D'ailleurs à sa création, j'avais vu la page de projet de Mathieu Abelli, le créateur, qui présentait son plan de business pour rendre le site rentable, et oui, biensûr, l'adage dit : "si c'est gratuit, c'est que c'est vous le produit".

En effet le but est de faire payer d'autres personnes morales pour avoir accès à nos données. Ce qui est un beau projet oui, car il met en relation artistes et ceux qui les recherchent.

Mais voilà, pour X raisons, cela va mal. Et le fait d'avoir investi autant d'argent pour cela en espérant un retour viable me semble folie.

Aujourd'hui Opera Musica lance une campagne Ulule pour s'en sortir, et je dois dire que je trouve aussi cela vraiment déplacé. D'une part, parce qu'on ne demande pas de l'argent à ses utilisateurs pour sauver sa boîte, et d'autre part parce que si Opera Musica en arrive là, c'est que 40000 euros de plus n'y changeront rien.


Je n'apprécie pas comme Opera Musica joue sur l'émotion de la solidarité dans le milieu du classique pour servir ses fins. Je pense que ce projet était viable s'il n'avait pas coûté aussi cher à la base. Je suis désolé pour Mathieu Abelli qui a investit énormément, peut-être naïvement et qui voit la dure réalité s'élever contre lui, je suis sûr qu'il y avait vraiment une bonne volonté derrière cela, mais il faut accepter cet échec. Quémander, faire croire qu'on est une asso de philanthrope, et culpabiliser l'utilisateur utilisé qui ne donne pas, cela m'a vraiment dégoûté. Et les divers artistes utilisés pour soutenir la cause (ils ne vont pas dire non, car c'est un joli et rare projet), les vidéos émotionnelles qui vont toucher la grand-mère et les amis, n'y changent rien. 


lundi 9 mai 2016

Lily Pons VS Natalie Dessay : l'air des clochettes, Lakme

Comme nous en parlions dans notre dernier article

"Les faux : Natalie Dessay, son au revoir, enfin ! Mais pas encore..."


nous vous proposons une comparaison de l'air des clochettes par Lily Pons et par Natalie Dessay.

Il paraît évident que faire un foin pour l'aspect coloratura de Dessay montre une certaine ignorance de l'existence d'autres grandes chanteuses qui faisaient bien mieux, et qui restent inimitables. 
Evidemment, le but n'est pas d'être la meilleure en pirouette, mais c'est malheureusement un aspect indéniable de la soprano léger, c'est là qu'on l'attend au détours, c'est souvent sa marque de fabrique, donc oui, la comparaison va beaucoup sur l'agilité, et moins sur la profondeur et l'expression (ce qui fait également défaut à Natalie Dessay, chose qu'elle a compensé par un jeu de scène clownesque).

On pardonnera la qualité de son un peu ringarde de la vidéo de Lily Pons, qui date de 1935 !

Les deux font le contre-mi tant attendu, remarquez la différence d'attaque (prise par en dessous pour Dessay, et directement par Pons, ce qui n'est pas anodin du tout) ainsi que la position de la bouche, appui mâchoire pour Dessay (qui confirme l'histoire ... sachez que mâchoire tremblante dans les aigus = mauvais appui = voix flinguée en 10 ans max), ouverture de moitié pour Lily Pons, technique parfaite, rien ne bouge.

Résultat, Lily Pons a chanté jusqu'à 64 ans.

Pour arriver directement au passage qui nous intéresse, allez directement à 4:52 minutes pour Natalie Dessay et  à 2:55 pour Lily Pons.




lundi 21 mars 2016

Les flash mobs OPERA ça existe !

Qu'est-ce-qu'un flash mob déjà? Et bien c'est un phénomène à la mode, qui consiste pour un groupe à se rendre dans un lieu public fréquenté et à offrir un moment musical, chantant et/ou dansant, juste pour le plaisir et la surprise.

Cela peut être très banal comme absolument surprenant quand il s'agit d'un vrai cadeau surprise fait à autrui... Imaginez... Vous êtes dans un magasin, un groupe commence à chanter puis la personne qui choisissait son fromage à côté de vous aussi, et finalement, vous vous rendez compte que 50% des visiteurs étaient dans le coup et vous offre un délire sur place !

Régalez-vous :)

Carmina Burana dans une gare allemande




L'air du Toréador dans un centre commercial américain




La Traviata dans une arcade californienne




Au rayon fruits & légumes d'un supermarché

vendredi 4 octobre 2013

Les faux : Natalie Dessay, son au revoir, enfin ! Mais pas encore...

Voir aussi : 

Lily Pons VS Natalie Dessay : l'air des clochettes, Lakme



Article FIGARO ici 

Un fromage, un flan... comme vous voulez ! Natalie Dessay expose ses vues futures que vont sûrement trouver charmantes son public facile. 
Natalie a séduit un public peu exigeant à coup de vocalises extraordinaires et de ses extraordinaires talents de comédienne clowneries. Pour la voix, les gens n'ont pas dû beaucoup écouter Lily Pons, pour le reste, c'est snoberie, Dessay est à la comédie ce que le Koendelietzsche est à l'art.



L'élégance à la française...


Donc pour résumer:

-Natalie Dessay a fait parler d'elle par vocalises et audace, pauvre public français que nous sommes, ça a plu. 

- Des opinions tonnerre (ai lu dans une interview où réagissant au mauvais accueil d'une de ses performances "le public devrait se retirer le bâton qu'il a dans le derrière", ce n'est pas vraiment notre vision des choses, le public étant tout l'intérêt de l'opéra, tant que le public est de qualité, on est dans l'exigence du public, de plus, l'opéra est un lieu où l'on vient rêver et écouter l'excellence, pas se faire imposer et éduquer par des professionnels au gros melon s'auto-proclamant avant-gardistes.).

- Natalie Dessay fait croire par son existence qu'une carrière à l'opéra dure 10 ans (sisi j'ai entendu des directeurs artistiques le dire, après 10 ans, on est foutu). Dessay s'est flingué la voix à faire n'importe quoi techniquement pour la thune disons-le, se justifiant agressivement de ses polipes (un polipe c'est une voix maltraitée. 2011 Flop de la Travatia post- trachéite. Certains admirateurs en disent "c'est pas grave c'est 10 ans qui valaient le coup"... Super. Pensons aux grandes chanteuses du temps où le chant lyrique était loin d'être une farce, Christa Ludwig par exemple qui a 44 ans de carrière, ou encore Berganza que j'ai entendu chanter il y 3 ans, à l'âge de 77 , avec une voix intacte. Les gens qui s'intéressent à ces personnes, reviennent vite des phénomènes de foire.

- Comparée à Callas, sur le plateau de Fogiel... So glorious !

- Apprécier les gens qui vous flattent, oublier ceux qui vous montrent vos défauts, cela ne sert pas la musique, mais simplement soi-même. Difficile de se remettre en question quand des milliers de zozos vous acclament pour les pirouettes que vous faites. Mieux vaut 1 critique dure et fondée, que 1000 flatteries. 


Interview de Natalie Dessay chez Fogiel
Bref, Dessay c'est fini, en 10 ans, elle sera passée de grande colorature à des rôles sans aigus (ce qui en général prend 40 ans chez d'autres). Elle ne peut plus chanter, si, des chansonnettes. (Je l'avais entendu dire il y a 3 ans qu'elle irait faire le clown - au sens propre- et faire du yoga, elle aurait dû s'en tenir là)

En revanche, elle ne peut pas supporter de ne plus monter sur scène, donc imposant son nom à l'Olympia (content d'attirer des curieux bien payants), Dessay va tenter les chansonnettes de son album "post flop" à sortir le 21 octobre, "Elle & lui"   


"Elle y reprend avec une tendresse infinie une vingtaine de ses chansons. Un défi: «Comme un peintre habitué aux grands formats à qui l'on demande une miniature, j'ai dû apprendre à ne pas chanter avec ma voix d'opéra.» "


"Regardez je suis toujours là" ? "J'ai besoin d'argent"? "Je n'assume pas m'être flinguée la voix aussi rapidement"? "Après avoir traînée sur la scène comme une serpillère en faisant les gros yeux dans les mises en scène les plus laides sur monde je veux montrer ma vraie féminité"? "Pitié oubliez Manon"? "J'aime tant la musique je veux l'explorer sous toutes ses coutures" ?

Allez au revoir, bon vent, heureusement que ça n'a duré 10 ans, bien que ça a été suffisant pour que le néophyte associe Dessay au chant lyrique, à l'opéra, et en espérant que quelqu'un revienne bien vite redorer le blason français avec une grande voix, qui dure, de l'avant-garde sans provocation pathétique, de la comédie non surfaite, et pourquoi pas un peu d'âme et d'élégance?


Allez quelques belles coloraturas de toutes les époques pour se nettoyer les oreilles et les yeux surtout :


lundi 23 septembre 2013

Elina Garanca "Secunda Donna on Rollerskates"

Voici un documentaire lettonien sur Elina Garanca, (en VO sous titré anglais).
Brut, sans complaisance, loin des paillettes, il intéressera les chanteurs ainsi que les passionnés d'opéra.

Elina Garanca est certainement une des meilleures mezzo-soprano du moment et une des rares à la technique respectable de nos jours. Ce documentaire date de 2001, à son début de carrière. Elina avait 25 ans.



mercredi 29 mai 2013

Michael Spyres, le ténor qui remet les pendules à l'heure

Bonjour à tous,

Nous vous invitons à découvrir, si vous ne le connaissez pas déjà, Michael Spyres, sans doute le meilleur ténor actuel. Quelle claque ! Cela faisait si longtemps qu'on avait pas entendu une excellence aussi proche de celle de Pavarotti !

Une technique absolument parfaite, doublée d'une interprétation fine et sensible... Quelle grandeur !

Cela fera un très bon point de comparaison avec les mauvais ténors, pour entendre très facilement les différences et lacunes... Dans un prochain article, promis !  Bonne écoute !

Salué par le magazine français Opéra comme «l'un des meilleurs ténors d'aujourd'hui» et décrit par le New York Times comme chanteur avec une "voix brillante, pénétrante et une fabuleuse technique", Michael Spyres s'est imposé comme l'un des interprètes les plus distingués et acclamés, surtout dans le bel canto et le répertoire français.







vendredi 19 avril 2013

Le navet de la sensualité sur scène ou le sexe dans le caniveau

Comment rendre l'Incoronazione di Poppeo de Monterverdi moins chiante à un public de bétail?

C'est la question qu'a dû se poser le metteur en scène (dont je ne retrouve pas le nom), et comme beaucoup qui ont voulu être fier d'être audacieux, il a décidé de coller les tourtereaux, en petite tenue, se tripotant, le feu au slip, parce que pour lui, l'amour, le désir, le sexe, ce n'est sans doute "que" ça.



C'est comme les séries historiques actuelles qui ont conquis tant de public en collant du sein et de la fesse toutes les 12 minutes (sinon, le nombre de visionnage baisse).

"Il faudrait que le public s'enlève le balai qu'il a dans le ***" avait dit Nathalie Dessay dans une interview... Je ne vois pas le rapport, on peut être tout sauf coincé et ne pas accepter de voir l'opéra se faire salir par des esprits vulgaires.

Du sexe sur scène pourquoi pas? Mais à la hauteur de la grandeur de l'opéra dans ce cas.
Le but de l'opéra étant d'élever une âme avec la musique et non pas de ramener sur scène les "glauquitudes" de la vie banale.

Le magnifique Pur ti miro... Le metteur en scène n'a pas pu s'empêcher... Il doit jubiler de faire s'embrasser deux femmes sur scène, il en rajoute constamment, cela doit représenter pour lui le summum de la modernité, de la sensualité, et un brin provoc... OK il y a 30 ans...



Bref, quelle tristesse. Parce que tomber dans une banalité pareille pour exprimer un amour et une beauté sans nom, c'est vraiment se rabaisser. Donner du grain aux poules.

Il faut sublimer la musique, les sentiments qui s'en dégagent, et pour cela, un minimum de retrait est souvent nécessaire.

Trouver des vrais artistes exceptionnels qui vous font vibrer de sensualité sans avoir besoin de se montrer? C'est devenu trop dur d'en trouver?

Je vous propose Jon Vickers et Gwyneth Jones, un très mauvais enregistrement de la première à Paris en 1978.... Je vais tout faire pour cependant.

Bonne écoute !